Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/295

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— Pardon, madame, appelez-moi Ivon tout court, ou Lebris, vous me ferez grand plaisir : c’est comme cela que me parle Olivier ; et comme vous êtes sa sœur… Il commençait à s’embrouiller dans sa phrase et ne savait plus comment la finir.

Olivier vint au secours de son matelot.

— Ma sœur t’appellera comme tu voudras, matelot, mais à la condition que tu me parleras à moi comme tu l’as toujours fait.

— À la bonne heure, matelot, j’aime mieux cela ; je croyais que cela te ferait plaisir de t’appeler marquis.

— Dites-moi, monsieur Lebris, reprit la marquise, vous aimez donc bien mon frère ?

— Comme s’il était mon frère à moi, madame la marquise. Depuis quinze ans, nous ne nous sommes jamais quittés, sans compter que nous nous sommes réciproquement sauvé la vie une demi-douzaine de fois : cela cimente rudement l’amitié entre deux hommes, allez, madame !

— Eh bien ! je ne vous appellerai plus M. Lebris, vous serez un second frère pour moi ! mais vous me promettrez de ne pas relâcher une seule fois à Cadix sans venir me voir à Madrid ?

— Oh ! cela, je vous le promets, madame : je serai trop heureux de revoir mon matelot, ainsi que vous, ajouta-t-il comme correctif.

— Merci, ami Lebris, dit la marquise en souriant surtout n’oubliez pas votre promesse.

Nous ne dirons rien de la réception qui fut faite par Mme Maraval et sa fille à la marquise et à son frère ; elle fut telle que ceux-ci pouvaient la désirer.

Pendant trois semaines ce fut une suite non