Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et surtout pressée pour vous, si vous êtes, comme je le suppose, monsieur, Charles-Olivier Madray.

— Comment savez-vous que je me nomme ainsi ?

— La personne qui m’envoie vers vous m’a dit ces noms. Je suis allé à votre recherche à Lausanne, vous en étiez parti depuis une heure pour Vevey ; je suis revenu, et je suis arrivé une demi-heure après vous. Veuillez me dire si vous êtes bien la personne que je cherche et qui se nomme ainsi ?

— Quand vous me suiviez, ces mois passés, vous ignoriez donc mon nom ?

— Je l’ignorais, monsieur ; on vous avait désigné à moi, sans me rien dire de plus.

— Hum ! tout cela n’est pas clair… Et, au cas où je porterais ces noms ?…

— J’aurais l’honneur de vous remettre une lettre à votre adresse. N’hésitez pas, monsieur, je vous en conjure ; surtout, n’ayez pas défiance de moi. Nul mal ne vous arrivera, je vous en donne ma parole !

— Je suis l’homme que vous cherchez, dit nettement Olivier.

Le capitaine se sentait intéressé, malgré lui, par les manières honnêtes et tristes en même temps de cet inconnu qu’il traitait si rudement. D’ailleurs, il était sur ses gardes.

— Pouvez-vous me prouver que vous êtes bien monsieur Madray ? reprit l’inconnu. Pardonnez, je vous prie, ce que cette demande peut vous sembler avoir d’inconvenant.

— C’est facile, dit Olivier, il fait encore assez clair pour lire : voyez ceci.