Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/58

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Cette fois, ils se trompèrent complétement, à leur grande joie, nous le constatons, car ils s’étaient épris d’une vive amitié pour leur intéressant malade.

La vigoureuse constitution du jeune homme triompha, après une lutte acharnée, de la maladie.

Un mieux sensible se déclara après une crise terrible, et bientôt le malade entra en pleine convalescence.

Cette convalescence fut longue ; il fallut redoubler de soins pour éviter une rechute, qui, cette fois, aurait été mortelle.

Enfin, après trois mois de souffrances, Olivier se retrouva debout et complétement guéri.

Mais c’en était fait de la gaieté du voyage.

Quels que fussent les efforts de M. Maraval pour la ressusciter, il n’y put réussir.

Olivier demeurait sous l’impression terrible de la scène affreuse dans laquelle il avait joué un rôle si étrange.

La mort de la duchesse avait subitement réveillé toutes ses douleurs passées ; des pressentiments sinistres lui tordaient le cœur.

Doña Dolorès souffrait de voir souffrir son mari, dont l’histoire douloureuse lui avait été révélée par Olivier lui-même, pendant les longues heures de son délire. La jeune femme maudissait la fatale curiosité qui l’avait poussée à vouloir visiter l’Europe. Elle était si heureuse avant cette malencontreuse fantaisie ! L’avenir lui apparaissait sous de si riantes couleurs ! Elle s’adressait des reproches, comme si elle eût été réellement coupable du coup affreux qui avait frappé son mari ; tous