Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/62

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vient une affaire ; je vais traiter avec vous en véritable juif.

— Tenons-nous bien, alors, dit doña Dolorès en riant.

— Voyons un peu ? ajouta Olivier.

— Vous tenez, n’est-ce pas, à rester le plus longtemps possible avec moi ?

— En doutez-vous, mon ami ?

— Non pas ; au contraire, fit-il en riant, j’en abuse.

— Je comprends s’écria doña Dolorès en battant joyeusement des mains : vous voulez nous garder le plus longtemps possible.

— Olivier, mon ami, dit M. Maraval avec un grand sérieux, votre femme est sorcière ; prenez garde qu’elle ne vous joue quelque mauvais tour.

— Fi ! le vilain ! reprit la jeune femme en riant de plus belle. Nous passerons deux mois à Cadix, señor ? que dites-vous de cela ?

— Je dis que vous êtes un ange, señora, et que c’est par pure coquetterie que vous vous faites passer pour une femme ! Olivier, ratifiez-vous les paroles de la señora doña Dolorès ?

— Je ratifie toujours ce que fait ou dit ma femme, répondit Olivier en souriant.

— Merci, Carlos ! s’écria Dolorès, et elle lui jeta les bras au cou.

— Deux mois : je ne rabattrai pas d’un jour vous vous y engagez ?

— Je m’y engage, mon ami, répondit Olivier en lui serrant la main.

Deux jours plus tard, le brick le Zéphyr’mit à la voile pour Cadix.

Lorsqu’il eut perdu les côtes de vue, Olivier