Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

découverte sublime, qui a profité par contre-coup à toutes les nations de l’Europe, excepté à l’Espagne, dont elle a, au contraire, précipité la ruine.

Olivier et doña Dolorès passèrent deux mois en Espagne.

M. Maraval voulut leur faire visiter l’Andalousie et surtout la Véga de Grenade, ce paradis terrestre de l’Espagne ; l’Alhambra, le Généralif, l’Albaysin eurent tour à tour la visite des voyageurs ; Séville, Grenade, Cordoue, Tolède soulevèrent leur enthousiasme.

Quelques jours après leur arrivée à Cadix, M. Maraval avait présenté à Dolorès et à son mari un de ses meilleurs amis, nommé don Carlos de Santona.

Don Carlos de Santona était un homme déjà d’un certain âge, dont les traits un peu austères étaient adoucis par une physionomie affable, un parler doux et courtois, et les manières exquises d’un grand seigneur espagnol. Ce gentilhomme était, au dire de M. Maraval, originaire de la Vieille-Castille ; il possédait de grands biens aux environs de Burgos et dans cette ville même, où il faisait habituellement sa résidence.

Don Carlos de Santona s’était pris d’une vive amitié pour le jeune couple ; il s’était fait le cicerone d’Olivier et de Dolorès, qu’il accompagnait partout. C’était un homme fort instruit ; il voyait juste, avait des aperçus souvent nouveaux sur les sujets que l’on traitait, sérieux ou futiles ; il avait le talent, beaucoup plus rare qu’on ne le croit généralement, d’intéresser et même souvent de charmer ses auditeurs.