Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/124

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ton de bonne humeur, avec un geste amical de la main droite :

— Adios, y buen viaje, caballero !

M. Mauclère fit ranger les bagages du banquier près du capot de la chambre, et, après avoir ordonné à Furet d’avertir M. Maraval du départ de la balancelle, il fit orienter les voiles et recommença à se promener sur l’arrière, avec cette insouciante philosophie qui caractérise les marins.

Le mousse remonta presque aussitôt et, s’approchant du lieutenant, le bonnet à la main, il attendit que l’officier lui adressât la parole :

— Quoi de nouveau ? demanda, en effet, celui-ci.

— Le capitaine donne la route au nord-nord-est, avec ordre de faire suivre le chasse-marée, dit respectueusement le mousse.

— C’est bien, répondit le lieutenant.

Et il ordonna la manœuvre commandée.

Deux minutes plus tard, le brick-goëlette courait au plus près du vent le cap au large.

Le chasse-marée, averti par un signal, suivait à courte distance.

Une demi-heure s’était écoulée, lorsque Furet reparut sur le pont.

Après avoir, d’après l’ordre du capitaine, fait enlever et descendre par deux matelots les bagages de M. Maraval, le mousse s’approcha du lieutenant :

— Mon lieutenant, lui dit-il, le capitaine désire que, lorsque le navire aura doublé le cap Sainte-Marie, les prisonniers soient transbordés tous, sans exception, sur le chasse-marée et dirigés sur Faro, où ils débarqueront.