Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/149

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des secrets pour vous ? s’écria le capitaine avec reproche.

— Non, je dois en convenir mais là n’est pas la question.

— Oui, elle me semble considérablement s’égarer, dit Ivon en riant.

— Revenons-y donc, fit vivement le banquier ; en deux mots et franchement, mon cher Olivier, de toutes les histoires que j’écouterais avec plaisir, il en est une pour laquelle, j’en suis sûr, j’éprouverais un très-vif intérêt.

— Bah ! laquelle donc, cher Jose ?

— La tienne, pardieu ! matelot ! s’écria Ivon Lebris en se redressant lui aussi ; la tienne que dernièrement encore, à bord du Formidable, tu promettais de me raconter si, après notre séparation, le hasard nous réunissait de nouveau. Ne m’as-tu pas dit cela ?

– En effet, je te l’ai dit, matelot, répondit en riant Olivier ; mais je ne supposais pas, en te le disant, te fournir ainsi l’occasion de faire un jour un atroce calembour…

— Voilà encore que tu essaies de détourner la question, reprit Ivon.

— Ne crois pas cela, matelot ; mais il me semble que le moment est singulièrement choisi pour tenir cette promesse, fit Olivier devenant subitement pensif.

– Si cependant, reprit M. Maraval, ce que nous vous demandons devait vous causer le plus léger chagrin ou le moindre ennui, mon cher Olivier, mettez que je n’ai rien dit et n’en parlons plus.

— Non, fit-il en souriant, après quelques se-