Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/19

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chera les quatre mille piastres ; que l’histoire soit vraie ou non, il ne s’en inquiétera pas.

— Oui, tout cela est bien imaginé ; mais plus tard le hasard peut le mettre en présence de la duchesse.

Le cousin Ramillete s’arrêta, et, regardant son compagnon bien en face :

— Le croyez-vous ? dit-il d’une voix incisive cela ne me semble pas probable c’est un mauvais climat que celui du Pérou : les Européens y meurent, dit-on, comme des mouches.

— Oh ! s’écria l’autre avec horreur, peux-tu avoir une telle pensée ?

— Les morts sont muets ! répondit-il sourdement.

Le senor Perrico pâlit affreusement, courba la tête et se tut.

— Nous sommes arrivés, dit le cousin Ramillete après un instant.

Ils étaient arrêtés devant une maison d’assez piètre apparence, éclairée par une lampe brûlant devant une Madone, au-dessus de la porte.

Le cousin Ramillete ouvrit la porte au moyen d’un passe-partout qu’il tira de sa poche. C’était un homme qui n’oubliait rien.

Ils entrèrent.

Ramillete alluma un rat, referma la porte, et, passant le premier, sans doute pour éclairer son compagnon et lui montrer le chemin, il se dirigea vers l’escalier, situé à l’extrémité d’un assez long corridor.

Les deux hommes montèrent deux étages.

— C’est ici, dit Ramillete en s’arrêtant et frappant trois coups légers à une porte.

Un bruit de pas se fit entendre à l’intérieur, la