Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/190

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je m’étais fait sauvage de parti pris, je me trouvais bien de cette conversion.

Sept années, les plus belles et les plus heureuses de ma vie, s’écoulèrent ainsi à parcourir le désert dans tous les sens, sans apercevoir un seul homme de ma couleur ; je ne regrettais rien, j’étais heureux je me laissais vivre au jour le jour, sans me soucier de l’avenir ; tout me souriait, je défiais le malheur de jamais m’atteindre.

J’allais accomplir ma vingtième année ; j’étais très-robuste, très-adroit, je passais pour brave, et j’étais, si jeune encore, un des premiers guerriers et un des plus renommés chasseurs de ma tribu.