Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/24

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tendre, Perrico pâlit ; il s’arrêta et cacha sa tête dans ses mains.

— Courage ! lui dit Ramillete.

Les cris devenaient plus forts et plus douloureux.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! ses souffrances me brisent le cœur ! murmura Perrico d’une voix tremblante.

Tout à coup, les cris cessèrent, un silence profond se fit dans la maison.

— C’est fini, dit Ramillete ; soyez homme…, cousin !

— Oh ! la savoir en proie à de si horribles tortures !

— C’est fini, vous dis-je, voici le médecin.

— Non, non ! ce n’est pas possible, tu me trompes !

— Voyez la porte s’ouvre.

En effet, la porte s’ouvrit et le médecin parut.

— Señor, dit-il avec un froid salut, réjouissez-vous, vous êtes père ; votre fiancée est heureusement accouchée d’un fils.

– Ah ! fit-il d’une voix rauque, j’ai cru mourir ! Et elle, la… malade, comment est-elle ? ajouta-t-il avec inquiétude.

— Aussi bien qu’elle peut l’être, señor ; elle embrasse son fils.

— Sait-elle que je suis ici ?

— Oui ; si vous désirez la voir ?

— Oh ! à l’instant, docteur, à l’instant !

— Venez donc, señor.

— Soyez prudent ! lui dit Ramillete en navarrais.

— Oh ! maintenant que je sais qu’elle est sauvée,