Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/287

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À quelques pas d’eux, un troisième individu, vêtu à peu près de la même façon, mais moins luxueusement, s’occupait activement à préparer le déjeuner, à l’aide d’un grand feu allumé et entretenu aux dépens du bois mort, dont la clairière était abondamment fournie.

Non loin de là, trois superbes chevaux, à demi sauvages, à la tête petite, à l’œil étincelant et aux jambes fines, magnifiquement harnachés, mais auxquels on avait enlevé le mors, broyaient à pleine bouche de l’alfalfa fraîche et du maïs jeté sur un poncho étendu à terre.

Près de chacun des personnages que nous avons décrits, étaient posés, à portée de la main, deux pistolets d’arçon à doubles canons, véritables Menton, et un long rifle américain.

Outre ces armes, chacun d’eux portait encore à la ceinture deux pistolets doubles, un long sabre à lame droite, à fourreau de fer, un poignard dans la polena droite, et un lasso en cuir tressé attaché à la selle du cheval.

Ainsi formidablement armés, ces trois personnages, que le lecteur connaît déjà, n’avaient rien à redouter des rôdeurs, quels qu’ils fussent, qui croiseraient leur chemin ; du reste, ils semblaient ne s’en préoccuper que très-médiocrement.

Ces trois hommes étaient Olivier Madray, Ivon Lebris et Antoine Lefort, le domestique du capitaine.

Maintenant, comment Olivier, que nous avons quitté deux ans auparavant, se dirigeant à pleines voiles vers Buenos-Ayres, sur le brick-goëlette le Hasard, dont il était capitaine, se trouvait-il au Chili, en pleine forêt séculaire, voyageant à che-