Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/325

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tremo Montès avait complétement passé inaperçue.

Le colonel remonta sur le pont, comme si rien d’extraordinaire n’avait eu lieu.

Une table avait été dressée à l’arrière pour le déjeuner.

Sur l’invitation d’Olivier, chacun prit place.

Le repas fut très-gai ; Olivier, Ivon et les autres officiers du corsaire en firent les honneurs avec une grâce et une galanterie dont tous les convives furent enthousiasmés.

Tandis que l’on fêtait le champagne, alors presque inconnu en Amérique, le brick leva l’ancre et se couvrit de voiles ; le temps était magnifique, la mer calme comme un miroir.

La promenade en mer fut délicieuse.

Le navire rentra en rade et regagna son mouillage au coucher du soleil, au moment où les invités se remettaient à table pour dîner.

Le navire fut alors complétement illuminé.

Les invités nageaient littéralement dans la joie ; jamais ils n’avaient goûté à des mets aussi exquis et bu des vins d’aussi haut goût.

À neuf heures, un peu avant le lever de la lune, un feu d’artifice fut tiré sur le gaillard d’avant, au milieu des rires et des cris joyeux des invités, mêlés à ceux de la foule rassemblée sur la plage, et s’associant de loin à la joie générale.

Puis le bal s’ouvrit : il se prolongea jusqu’au jour, entremêlé de rafraîchissements de toutes sortes, comme jamais on n’en avait jusqu’alors vu au Chili.

La fête fut complétée par un souper improvisé,