Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/340

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À cette époque, il n’existait pas encore d’autre moyen de communication que le cheval, entre les deux villes ; plus tard on installa des diligences, avantageusement remplacées aujourd’hui par un chemin de fer.

Aussitôt son retour à Valparaiso, le capitaine se fit conduire chez le gouverneur, avec lequel il eut un long entretien, puis il se rendit au môle, où l’attendait une baleinière du Hasard ; il s’embarqua, et au bout de quelques minutes il monta enfin sur le pont de son navire.

Le lendemain, vers huit heures du matin, la rade présentait un aspect étrange.

Le temps était magnifique le ciel d’un bleu d’azur ; une légère brise plissait à peine le miroir de la mer, sur laquelle le soleil déversait à profusion ses chauds rayons ; le panorama de la rade était admirable.

Tout le long du rivage, depuis la playa Ancha jusques et y compris l’Almendral, le bord de la mer était encombré par une foule immense ; cette foule bigarrée, bavarde et querelleuse, débordait sur les pentes des trois montagnes, qui, sur tout leur parcours, étaient pavées de têtes humaines, rieuses ; inquiètes, curieuses et grimaçantes.

Plusieurs embarcations avaient quitté le môle, couvert, lui aussi, par la foule, et s’étaient dirigées vers le Hasard, où elles avaient abordé ; dans ces embarcations avaient pris place les autorités de la ville, le consul de France et un délégué du président de la république chilienne en grand uniforme.

Le commandant de la frégate la Résolue, bâtiment de guerre français alors en station à Val-