Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/352

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taine, qui pensait à autre chose et était dévoré d’inquiétude.

En ce moment, Furet reparut.

Fernan Nuñez le suivait.

Le Péruvien salua, respectueusement les trois officiers et attendit qu’on lui adressât la parole.

— C’est vous, Fernan Nuñez ? lui dit Olivier du ton le plus amical. Soyez le bienvenu mon ami ; asseyez-vous là, en face de moi, et tendez votre verre.

— Vous êtes bien bon, capitaine, je vous remercie, répondit le Péruvien.

Il s’assit sur la chaise que Furet avait apportée pour lui, sur un signe du capitaine, et il tendit son verre.

— Quel bon vent vous amène à bord, mon ami ?

lui demanda le capitaine en remplissant le verre jusqu’au bord.

— L’ordre de mon maître, capitaine ; il m’a chargé de vous apporter une lettre.

— Ah ! ah ! Et don Diego va bien ?

– Très-bien je vous remercie, capitaine, ainsi que la señora et la niña ; mais, ajouta-t-il en fouillant, sous son poncho, dans la poche de sa veste, et en retirant un pli cacheté qu’il remit au capitaine, j’aime mieux vous donner la lettre tout de suite ; elle vous apprendra probablement tout ce que vous désirez savoir, beaucoup mieux que je ne pourrais sans doute le faire moi-même ; la parole n’est pas mon fort, vous savez, capitaine ? ajouta-t-il avec un sourire.

— Bon ! vous êtes dévoué et homme d’action, ce qui vaut mieux que toute l’éloquence du monde ;