Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/360

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quement closes, afin de ne pas laisser pénétrer chez soi le plus mince filet de lumière ; et la fraîcheur et la beauté des matinées embaumées, surtout sur les bords de la mer, pendant lesquelles on aspire à pleins poumons les âcres et fortifiantes senteurs alcalines de la mer.

Les Hispano-Américains ont pour habitude d’entendre la messe de six heures du matin, qui dure une demi-heure, puis de se livrer à la promenade, soit dans les huertas remplies d’ombre de leurs demeures, soit sur la plage.

La seconde cause découle tout naturellement de la première :

La siesta,

C’est-à-dire le sommeil, depuis onze heures du matin jusqu’à trois heures de l’après-dîner,

Temps pendant lequel les rues sont positivement changées en fournaises, où les pavés et les trottoirs fument incandescents, où les murs blanchis des maisons renvoient des effluves brûlantes ;

Où les chiens eux-mêmes, contraints de chercher l’ombre, se réfugient sous les portiques et les cloîtres dont la plupart des rues sont garnies ; malgré le proverbe assez peu flatteur pour les Français, mais en réalité menteur comme tous les proverbes, et qui prétend que pendant les heures torrides de la journée on ne rencontre dans les rues que des chiens et des Français ; nous constaterons qu’ici Français est mis pour étrangers, et se rapporte bien plus aux Anglais et aux Allemands qu’aux véritables Français, car les étrangers de cette nation sont généralement fort peu nombreux dans les pays d’outre-mer et même dans toutes les autres contrées ; il n’y a que les gens qui se trouvent