Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ô jeunesse ! fit don Diego en étouffant un soupir ; éternel printemps de la vie, c’est à vous qu’appartiendra toujours le bonheur !

Et tout pensif, il suivit, l’œil brillant et le regard attendri, les deux jeunes gens qui s’en allaient bras dessus bras dessous, en babillant comme des oiseaux jaseurs, se redisant ces mille riens que l’âge mûr ne comprend plus, et qui constituent le mystérieux langage de l’amour frais et jeune.

Quinze jours plus tard, les deux amoureux, mariés la veille civilement par le consul français, reçurent la bénédiction nuptiale dans l’église de Valparaiso, en présence des autorités, de l’aristocratie de la haute société chilienne, des commandants et des états-majors des bâtiments de guerre mouillés sur rade.

Tous avaient tenu à honorer de leur présence le mariage des deux jeunes gens.

Ivon Lebris, et don Pablo Galvez, radieux d’une telle faveur et venus tout exprès de Talca servaient de témoins à Olivier Madray.

Les jours de soleil n’ont de prix que pour ceux qui jouissent de leur douce chaleur et en savourent les joies mystérieuses ; ces jours ne se racontent pas, ils seraient fastidieux et par conséquent sans intérêt pour les indifférents ; mieux vaut donc les passer sous silence.

Le Hasard, mis sous le commandement d’Ivon Lebris, avait quitté Valparaiso et avait repris le cours de ses audacieuses croisières, pendant que son capitaine oubliait tout dans les bras de celle qu’il adorait, pour ne se souvenir que de son amour.