Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/42

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pect de cette baie est véritablement féerique il s’empare de l’imagination et la plonge malgré soi dans le pays mystérieux des songes d’amour, de fraîches langueurs et de poésie.

Le 25 mai 181., une foule énorme, singulièrement bigarrée, et appartenant à tous les degrés de l’échelle sociale, garnissait, vers six heures du matin, un peu après le lever du soleil, les remparts de Cadix, et fixait curieusement ses regards sur la mer.

Cette foule attentive, et essentiellement impressionnable, échangeait avec cette volubilité des races méridionales, plus accentuée en Andalousie que partout ailleurs, force commentaires, à la fois inquiets et railleurs, sur l’événement, sans doute extraordinaire, qui se produisait à l’improviste devant elle.

Une escadre française, venant de l’Océan, entrait, toutes voiles dehors, dans la baie, et manœuvrait pour mouiller en grande rade devant Cadix.

Cette escadre était composée de douze navires :

Six vaisseaux, dont deux à trois ponts ; quatre frégates de premier rang, et deux corvettes à batterie couverte :

Le Formidable et l’Océan, de 120 canons ;

— Le Formidable portait le pavillon du vice-amiral Kersaint ; —

Le Foudroyant et le Redoutable, chacun de 90 canons ; le Scipion, de 74 canons, portait le pavillon du contre-amiral Lillois, et l’Hercule, de 74 canons ;

Les frégates la Résolue, la Circée, l’Arthémise et l’Herminie, chacune de 60 canons ;