— C’est ce que l’on prétend ; les officiers sont convenus, entre eux, d’assister à ces courses.
– Tu en es sûr ?
— Très-sûr. Ils en ont encore parlé hier au soir dans le carré, après le dîner ; il a été résolu que l’on tirerait au sort les noms des trois officiers qui, avec le capitaine de frégate chargé du détail, resteraient à bord.
— Le tirage a eu lieu ? demanda Olivier avec une feinte indifférence.
— Parfaitement, séance tenante.
— Sais-tu les noms de ces officiers ?
— Parbleu interrompit Ivon, ce sont deux lieutenants de vaisseau : MM. Marcères et Charlys, et un enseigne, M. Bergerat.
— Ah ! fit-il d’une voix contenue, et les autres se rendront à terre…
— Tous ensemble, dans le canot major, après-demain, à dix heures ; la course est pour midi ; ils passeront la nuit à Puerto-Santa-Maria, puisque cela semble t’intéresser…
— Beaucoup plus que tu ne le supposes.
– Peut-être, fit-il avec un fin sourire ; écoute ce dernier renseignement : M. de Salviat, au nom de tous les autres officiers, m’a ordonné de me rendre demain, à six heures du matin, dans le youyou, à Puerto-Santa-Maria, afin de retenir les places de tout l’état-major pour la course d’après-demain. Je dois être de retour à bord à quatre heures.
— En effet, il devait en être ainsi ; toi et moi, nous sommes les seuls de tout l’équipage qui parlent l’espagnol.