Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/60

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rien ; je vendrai les habits à Xérès. Vous savez que vous êtes mon locataire ?

— C’est vous qui me louez une chambre ? tant mieux ! je serai tranquille et certain de ne pas être vendu à mes ennemis.

— Vous êtes mon hôte ce n’est pas une chambre, mais tout un appartement que votre ami a loué pour vous.

— Bon ; dès demain soir je m’y installerai ; cette nuit, il faut que je me rende à Cadix. À quelle heure ferme-t-on les portes ?

— À onze heures.

— Il n’est pas encore neuf heures et demie, répondit le jeune homme en consultant une belle montre en or ; je ne sais si j’aurai le temps.

— Par terre, non ; mais par mer rien ne vous presse, la porte reste ouverte toute la nuit ; vous feriez mieux de coucher ici.

— Je suis attendu à Cadix.

— C’est autre chose, alors ; il faut partir.

— Mais comment ?

— Soyez tranquille le cas a été prévu par votre ami ; je vous conduirai moi-même ; mon compadre Henriquez me remplacera pour le transport de l’eau au vaisseau : c’est convenu entre nous ; attendez-moi en fumant une cigarette ; dans dix minutes je serai de retour.

— Encore un mot : que vous dois-je ?

— Rien, votre ami m’a payé. Est-ce qu’il est Espagnol aussi votre ami ?

– Oui, ou à peu près : il est Basque.

– Je m’en étais douté à son accent.

– Mon ami vous a payé le service rendu, mais non pas celui que vous allez me rendre. Acceptez,