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JACK ET JANE.

petites filles ne l’aimaient guère, et lui les considérait comme un fléau. Il ne perdait pas une occasion de leur dire son opinion, ce qui ne contribuait pas à modifier leur manière d’être à son égard,

« Parlez, on vous écoute, s’écria le président.

— Eh bien, dit Joë un peu interloqué (il s’apercevait un peu tard des difficultés que présentait son entreprise), eh bien, je ne crois pas que les filles puissent venir au collège avec nous. À quoi bon d’ailleurs ? Personne ne les désire et elles feraient bien mieux de rester chez elles à raccommoder leurs bas.

— Et les vôtres aussi, sans doute, interrompit Ralph, qui avait tant de fois entendu mettre en avant cet argument, qu’il en était las.

— Certainement, c’est pour cela qu’elles sont au monde. J’admets qu’on leur donne une certaine instruction, mais, même dans ce cas, j’aimerais autant qu’elles ne fussent jamais mêlées à nos propres études.

— Vous l’aimeriez même mieux, dit Édouard avec animation. Si Mabel n’était pas toujours avant vous, vous auriez une chance d’être quelquefois le premier de votre division.

— Si vous continuez à m’interrompre ainsi, je n’aurai pas fini avant une demi-heure, » continua Joë, qui savait parfaitement que l’éloquence n’était pas son fort, mais qui voulait aller jusqu’au bout, puisqu’il avait tant fait que de commencer.

Cette menace fit taire les plus impétueux, et Joë acheva son « discours » au milieu d’un silence glacial.

« Pour moi, dit-il en bredouillant, il est certain que les filles ne peuvent être d’aucune utilité au collège. Vous