Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
221
DANS LA VALLÉE.

« Je vous ai toujours dit que miss Bat avait beaucoup de mérite, disait l’une de ces dames. Ce n’est pas une petite affaire pour elle que de soigner deux enfants avec ses rhumatismes et le temps qu’elle passe à faire la cuisine. Je ne nie pas qu’elle ne les ait pas négligés pendant un certain temps, mais à présent, on ne saurait voir d’enfants mieux arrangés.

— Vous ne vous faites pas idée du changement de Molly, répondit l’autre. Elle est venue hier voir mes filles, et elle avait apporté son ouvrage avec elle. Elle faisait des chemises pour son petit frère. Elle coud dans la perfection.

— Elle a toujours été bien intelligente, cette petite ; mais, autrefois, c’était un vrai garçon déguisé en fille.

— Merry Grant et Jane Peck lui ont fait beaucoup de bien. L’exemple est contagieux, qu’il soit bon ou mauvais.

— Vous avez raison. D’ailleurs, ces enfants terribles deviennent des femmes de mérite.

— J’imagine que M. Bémis récompensera miss Bat d’avoir si bien élevé ses enfants. Il devrait lui faire une petite rente pour le moment où elle ne pourra plus travailler. Il est assez riche pour cela !

— Il est riche, oui, mais bien insouciant, le brave monsieur ; sans quoi, il y a longtemps qu’il se serait inquiété de ses enfants. L’année dernière ils faisaient la risée de tout Harmony. Vous en souvenez-vous ? J’ai été sur le point d’en parler moi-même à miss Bat. Je pensais que c’était mon devoir, mais j’avais si peur de parler trop clairement et de la blesser, que je n’ai pas osé. »