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LA VEILLE DU 1er MAI.

l’espiègle Molly en les voyant passer. Vous savez qu’il nous faut beaucoup de fleurs. Vos paniers sont trop petits !

— Et les vôtres trop grands, répondit Jack en riant.

— Allons, courage !

— Merci, Molly, Au revoir. »

Frank, Jack, Gustave et Édouard s’éloignèrent à grands pas ; Molly les entendit longtemps rire et causer.

Hélas ! la journée se passa en recherches infructueuses. En vain nos quatre amis écartèrent les feuilles, ils ne trouvèrent que quelques boutons À demi formés, et, quand il fallut rentrer, ils avaient à peine réuni une poignée de fleurs.

« Qu’allons-nous faire ? dit Frank.

— Je n’en sais ma foi rien, répondit Jack.

— Ces demoiselles vont être furieuses, dit Gustave.

— Je ne sais qu’un moyen, reprit Jack,

— Lequel ? s’écrièrent ses amis.

— Prenons de la mousse. »

On rapporta donc un gros paquet de mousse, mais cela ne faisait pas des fleurs.

« J’ai trouvé ! s’écria tout à coup Édouard.

— Quoi ? demandèrent les autres tous à la fois.

— Puisqu’il n’y a pas de fleurs des champs, allons chez un horticulteur et achetons-lui des fleurs de serre ; quand ce ne serait que des fleurs tombées des camélias ou des fuchsias, cela serait toujours joli dans la mousse.

Qui fut dit fut fait. Les jeunes gens dépensèrent jusqu’à leur dernier centime. Cela ne veut pas dire qu’ils firent des dépenses folles, mais on était à la fin du mois, et aucun d’eux n’avait son porte-monnaie bien garni.