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JACK ET JANE.

papier bleu sur lequel elle avait écrit ses vers dans le cœur d’un narcisse blanc, probablement parce que dans certains pays on appelle les narcisses des Jeannettes.

« Nous avons plus de paniers qu’il ne nous en faut pour tous nos amis, dit Édouard. Si vous voulez m’en croire, nous disposerons des autres en faveur de personnes qui ne s’y attendent guère et pour lesquelles ce sera une surprise agréable. Ainsi, nous en enverrions un au petit Jimmy qui est malade, un autre à la vieille paralytique Mme Channecy, un autre au père Munson, etc… etc…

— Vous avez toujours de bonnes idées, Édouard, dirent les petites filles. Choisissez les paniers que vous voudrez. Nous les mettons tous à votre disposition. »

Les petits garçons ne dirent rien, mais eux aussi trouvèrent qu’Édouard avait toujours de bonnes idées.

Le plus amusant consistait à aller à la nuit tombante déposer les paniers à la porte des uns et des autres. On sonnait très fort, on posait le panier à terre, et on courait se cacher derrière la maison pour que personne ne pût savoir d’où venaient ces cadeaux.

Cet amusement était naturellement interdit à Jane, mais elle n’en eut pas moins une surprise. Tous ses amis s’étaient réunis pour lui envoyer un joli petit porte-bouquet en cristal, caché dans un panier en forme de cage.

Quant à Molly, elle n’eut pas le dernier mot avec Grif.

Elle reçut de sa part un gigantesque bouquet de choux blancs et rouges qui la fit rire aux larmes.

Merry, elle, trouva à sa porte de nombreux paniers de fleurs provenant de ses camarades. L’un d’eux, le plus