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L’HÔPITAL NUMÉRO 1.

— Ne vous en servez que si vous en avez absolument besoin. Quant au verre cassé, que cela ne vous inquiète pas ! C’est tout juste ce qu’il me fallait pour poser mes fils de télégraphe. Restez bien tranquille, j’aurai fini dans moins d’un quart d’heure, »

Et Frank sortit vivement, en laissant son frère fort occupé à rédiger sa dépêche.

« Qu’est-ce qui se passe donc dans le jardin de Mme Minot ? » se demanda une vieille fille, sa voisine, en suivant de sa fenêtre les manœuvres extraordinaires de Frank.

Le jeune homme prit d’abord une serpette et fil une assez large ouverture dans la haie qui séparait le jardin de celui de Mme Peck, puis il fit passer par cette ouverture une sorte de câble qu’il fit aboutir, je ne sais trop comment, dans chacune des deux maisons, et enfin il fixa sur ce câble un petit panier couvert qui allait et venait d’un endroit à l’autre au moyen de toutes sortes de ficelles et de deux poulies. Cela fait, l’ingénieur, satisfait de son œuvre, rentra chez lui en sifflant d’un air de triomphe.

« C’est encore un nouveau tour de ces enfants terribles ! Je savais bien que même des jambes cassées ne les arrêteraient pas longtemps, » se dit la vieille fille en le voyant disparaître.

Elle aurait ri aux larmes si elle avait vu tout ce qui voyagea toute la journée dans ce mystérieux petit panier, grâce au grand télégraphe international, c’est ainsi que Frank avait baptisé le câble.

Le premier envoi fut une lettre de Jack, accompagnée d’une grosse orange.