Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
JACK ET JANE.

— Ne dites pas cela ; c’est même mal de le penser. Pourquoi désespérer ? Tout est possible avec une jeunesse et une santé comme celles de Jane. Elle se remettra avec le temps, j’en suis convaincue. En attendant, rendons-la heureuse, c’est l’essentiel. Nous allons commencer par lui faire une surprise qui lui plaira. »

Tout en parlant, Mme Minot disposait autour de la petite fille tout ce qu’elle lui avait apporté. Puis elle partit en disant à sa voisine :

« Ne vous découragez pas ; il vient de me venir une idée qui nous fera grand bien à tous, si je puis la mettre à exécution. »

Jane se réveilla presque aussitôt. Quel ne fut pas son étonnement en ouvrant languissamment les yeux, de voir devant elle, à la place des araignées noires, une jolie et grande image représentant une très gentille petite fille, prenant sa première leçon de danse, tandis que son maître de danse jouait du violon, et que sa mère, une aimable dame en robe jaune couverte de dentelles, la regardait d’un air d’approbation.

« Oh ! que c’est joli ! s’écria Jane. D’où cela vient-il ? ajouta-t-elle en regardant les autres images, car il y en avait quatre encore : une chasse à l’éléphant, un navire aux voiles étendues, une cavalcade et un bal, qui garnissaient et égayaient les murailles.

— C’est la bonne fée qui ne vient jamais ici les mains vides, qui vous les a apportées, répondit sa mère. Tournez un peu la tête, ma chérie, et vous verrez encore d’autres trésors. »

Elle lui montra du doigt une rose épanouie, une grosse grappe de raisin et une jolie petite robe de chambre.