Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/166

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inviter les habitants à sortir, afin de mieux jouir de ses rayons, Rose repoussa toute idée de promenade et vint s’installer à sa place accoutumée. Elle ouvrit un gros in-folio, intitulé : « Histoire de la Révolution française » et frissonna en songeant aux nombreux noms étrangers qu’elle allait estropier.

« Quel jour est-ce, aujourd’hui ? lui dit son compagnon.

— Jeudi.

— Et quelle date ?

— Le 7 août.

— Ainsi s’écria Mac, voici près de la moitié des vacances passées, et c’est à peine si j’en ai joui huit jours !…

— Les vacances ne sont pas encore finies, dit Rose, vous prendrez peut-être votre revanche plus tard.

Peut-être ? répéta Mac indigné. Comme vous y allez, vous ! Il est bien certain que je ne resterai pas enterré vivant jusqu’à la fin du mois. Est-ce que, par hasard, ce féroce médecin aurait dit le contraire ?

— Le docteur a dit que vous auriez la sagesse d’attendre tout le temps nécessaire, répondit évasivement la petite fille. Ce livre paraît intéressant. Voulez-vous que je commence ?

— Intéressant ou non, c’est tout un pour moi, » murmura Mac en se jetant sur sa chaise longue.

Rose s’imagina qu’elle lisait mieux qu’elle ne l’avait espéré, car son cousin ne lui fit pas la plus petite observation pendant tout un long chapitre. Erreur profonde : au beau milieu d’une grande phrase, Mac se releva brusquement.