Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/255

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— C’est bien étonnant, repartit Phœbé ; le docteur a dit qu’elle était éventée et j’allais justement en chercher d’autre chez le pharmacien.

— Je vais y aller, » dit Charlie, saisissant au vol cette occasion de disparaître.

À son retour, toute trace d’émotion était effacée. Il remit ce qu’il tenait à Debby et partit comme une flèche pour « laver la tête » à son cousin Mac. Il s’acquitta si consciencieusement de sa tâche que le malheureux Mac s’imagina qu’il était le meurtrier de Rose, et qu’il se coucha la conscience bourrelée de remords. Le vrai coupable cependant ce n’était pas lui, c’était le malheureux oncle Alec, qui se repentait amèrement de ne s’être pas rendu, au moins pour une fois, à l’avis de tante Myra.

Vers minuit, grâce au talent et à l’énergie du docteur, la fièvre de Rose diminua, et chacun se prit à espérer que ce mieux serait durable. Tante Prudence insista alors auprès de son neveu pour lui faire avaler au moins une tasse de thé et une rôtie, car, dans son anxiété, il en avait oublié le boire et le manger.

Pendant que Phœbé rallumait pour cela le feu de la cuisine, elle entendit frapper deux petits coups contre la fenêtre, et aperçut derrière la vitre une figure pâle et égarée. Elle n’était pas peureuse ; reconnaissant la figure de Mac, elle courut lui ouvrir.

« Que voulez-vous ? lui dit-elle.

— Comment va Rose ? demanda Mac, d’une voix étranglée.

— Elle va mieux, grâce à Dieu.