Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment ce que j’ai ; mais elle n’est pas ma sœur, c’est là, qu’est la différence !… Ah ! une idée ; je vais l’adopter, cela reviendra au même.

— Vous êtes trop jeune pour adopter qui que ce soit, dit tante Patience en riant, mais rien ne vous empêche d’être bonne pour cette petite Phœbé. Ne sommes-nous pas tous frères et sœurs dans la grande famille humaine ? »

Satisfaite de cette demi-approbation, Rose entra dans la cuisine comme un petit ouragan.

Phœbé frottait de toutes ses forces des chenets en cuivre poli. Elle tressaillit en s’entendant crier aux oreilles :

« Sentez cela, goûtez ceci et regardez-moi. »

« Cela » c’était le flacon d’odeurs et « ceci » un des plus gros bonbons de la boîte de Rose.

Phœbé ne se fit pas prier pour obéir et elle admira en conscience la petite sultane qui lui parlait.

Rose continua avec volubilité :

« L’oncle Alec m’a rapporté des masses de cadeaux, vous verrez, je vous les montrerai ; j’aurais voulu les partager avec vous, mais tante Patience dit que vous aimeriez mieux des choses plus simples ; alors je vous donnerai autre chose, ce que vous voudrez, — cela ne vous fâchera pas ? Je voulais vous adopter, pas maintenant, on dit que je suis trop jeune, mais ce sera pour plus tard, quand je serai grande. Voulez-vous ?

— Quoi ? Comment ? Je ne comprends pas, » dit Phœbé.