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xxiv
DISCOURS

deux Géometres, dont l’un soit adversaire & l’autre partisan des forces vives, leurs solutions, si elles sont bonnes, seront toujours parfaitement d’accord ; la question de la mesure des forces est donc entiérement inutile à la Méchanique, & même sans aucun objet réel. Aussi n’auroit-elle pas sans doute enfanté tant de volumes, si on se fût attaché à distinguer ce qu’elle renfermoit de clair & d’obscur. En s’y prenant ainsi, on n’auroit eu besoin que de quelques lignes pour décider la question : mais il semble que la plûpart de ceux qui ont traité cette matiere, ayent craint de la traiter en peu de mots.

La réduction que nous avons faite de toutes les loix de la Méchanique à trois, celle de la force d’inertie, celle du mouvement composé, & celle de l’équilibre, peut servir à résoudre le grand Problême Métaphysique, proposé depuis peu par une des plus célébres Académies de l’Europe, si les loix de la Statique & de la Méchanique sont de vérité nécessaire ou contingente ? Pour fixer nos idées sur cette question, il faut d’abord la réduire au seul sens raisonnable qu’elle puisse avoir. Il ne s’agit pas de décider si l’Auteur de la nature auroit pu lui donner d’autres loix que celles que nous y observons ; dès qu’on

admet