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sous le masque


J’ai beau connaître, au coin de ta lèvre, le pli
Qui donne tant de charme à ton moindre mensonge,
Je préfère ignorer ce que ta bouche dit,
Sur ta sincérité, échafauder mes songes.

Je vois, dans tes yeux clairs, la faiblesse et l’orgueil ;
Et l’orgueil est si haut, la faiblesse est si grande,
Et je fais à tous deux, pourtant le même accueil,
Et leur tends simplement mon amour en offrande.

Car je te sens si faible et si fort à la fois,
Qu’en même temps, j’éprouve et la crainte et l’envie,
De te serrer comme un enfant, tout contre moi
Ou de m’agenouiller pour te donner ma vie.