Page:Alençon - Sous le masque, 1918.pdf/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
sous le masque

Une grande pitié, parfois emplit mon cœur,
Je sens s’évanouir les regrets, les rancœurs,
Je le plains d’avoir méconnu notre tendresse,
D’avoir interrompu la chaîne des caresses,
D’avoir éparpillé les perles des espoirs ;
Je le plains d’être seul et de ne pas savoir…
— Parfois un grand désir à nouveau me possède :
Je songe à ce berceau charmant de ses bras tièdes,
Aux paroles d’amour, qu’il disait doucement,
Au vin de plaisir, bu, sur ses lèvres d’amant.
— Mon cœur s’emplit parfois d’une grande fatigue ;
De mes chers sentiments, je ne suis plus prodigue :
Un vent froid a passé sur moi, qui m’a glacée.
Quand je jette un regard sur les choses passées,
Je vois un champ semé de ronces et d’orties.
Où ne croît plus la fleur d’aucune poésie,
Et celui que j’aimais avec tout mon désir,
N’est plus qu’un souvenir parmi des souvenirs.