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sous le masque

La beauté d’un passant à l’attrait éternel
De la forme du corps unie à la pensée,
Je connais ce désir trop tendre et trop cruel.
Par le frisson de chair l’âme reste blessée.

Non, non éloigne-toi, je ne veux pas qu’il touche
Ces doigts longs que j’ai pris si souvent dans mes doigts
Je ne veux pas qu’il trouve aux chaleurs de ta bouche
Le souvenir perdu des baisers d’autrefois.

Il entendrait ma voix parler avec la tienne,
Il entendrait mon cœur qui battrait sous ton sein,
Toutes les voluptés de nos amours anciennes
Sortiraient pour vous deux, des jours déjà lointains.

Non, non écarte-toi, va-t’en vers d’autres lieux.
Seul nous séparera le vide de l’absence.
Seule l’ombre des nuits fait oublier les yeux,
Pour effacer l’amour seul est fort le silence.