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sous le masque


Elles n’ont que mépris, pour celles, que l’amour
De sa fièvre et de sa chaleur aura brûlées,
Elles ont l’air d’avoir la même horreur, toujours,
Des cœurs trop grands ouverts, des formes dévoilées.

Mais ces visages sont trop purs : ce sont des masques !
Et si l’on soulevait la cire, l’on verrait
Les désirs imprévus, les caprices fantasques,
La flamme des espoirs et des plaisirs secrets.

L’on y verrait le goût des lèvres étrangères,
Les désirs si profonds, qu’ils font plier les corps,
L’on y verrait la trahison et l’adultère,
Les baisers si puissants, qu’ils chassent les remords !

Alors, pourquoi jeter la pierre à vos semblables ?
À celles qui, sentant le parfum de la chair,
Qui les baigne et les prend comme une onde admirable,
S’en vont sur ce parfum, comme on va sur la mer.