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sous le masque


Autour d’elle je sens passer les convoitises,
Palpiter l’espérance et rôder le désir,
Mais mon amour encor de ce danger s’attise,
Mes bras que j’ai fermés ne veulent pas s’ouvrir.

Oh ! Non, vous n’aurez pas mon amie au corps mince
La Sultane aux grands yeux des contes que je fais
Car pour avoir connu le baiser et l’étreinte
Je veux dormir encor dans ces cheveux défaits.

Je veux avoir encor son épaule, ses lèvres
Entendre sa colère et sentir sa douceur
Et faire succéder à son baiser de fièvre
La grande pureté de son baiser de sœur.

Vous pouvez l’appeler de vos voix suppliantes,
Ou lui dire des mots tentateurs et dorés.
Je presse le dessin de sa forme indolente,
Je le tiens contre moi et je le garderai.