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sous le masque


Les plaisirs de la chair, se sont sur moi, posés,
La lèvre m’a meurtrie et la dent m’a blessée,
Je porte avec orgueil la trace des baisers,
Je n’ai rien désiré que d’être caressée.

Je ne regrette pas les beaux soirs innocents,
La calme pureté des cœurs de jeunes filles,
Moi qui ne peux calmer la fièvre de mon sang,
Ni l’éclair de mes yeux, quand la volupté brille.

De l’amour prodigué le long des jours passés,
Des baisers pénétrants, sur les lèvres que j’aime,
De ces morceaux de fleurs, entre mes doigts froissés,
J’ai fait un pur collier de perles et de gemmes.

Je porte fièrement ce mystique joyau,
Dont l’éternel éclat me brûle jusqu’à l’âme :
Moi, que l’amour aura manquée à mon berceau,
J’entraîne vers sa loi, le cortège des femmes.