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sous le masque


Que de bons compagnons qui turent leurs pensées,
Et que d’amis charmants que je n’ai pas connus :
Peut-être le destin pour eux, m’avait donné
Des rendez-vous, auxquels ils ne sont pas venus !

Peut-être étions-nous faits pour si bien nous comprendre,
Que, si nous nous étions pressé la main, un jour,
Cela nous aurait fait une étreinte si tendre,
Que nous aurions gardé l’étreinte pour toujours.

Que de bonheurs perdus qu’à refusés la vie !
Que de divins hasards qui n’auront pas eu lieu !
Que d’ivresses d’amours qui nous seront ravies,
Sans que même la flamme en naisse au fond des yeux !

Amis, de vous savoir quelque part sur la terre,
Était mon espoir sûr et mon futur trésor,
Sans vous, comme je suis à présent solitaire !…
Qu’ils me sont doux et chers ! tous les Inconnus morts !