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sous le masque


Si longue fut la nuit de torpeur et de fièvre ! —
J’ai tellement tordu les draps entre mes doigts,
Avec le front si moite et la bouche si sèche.
Que je croyais souffrir pour la première fois !…

C’était un infini d’ombre, sans espérance,
Où l’astre de la lampe, immobile, était seul ;
Ivre de ma douleur, j’écoutais le silence,
Comme une morte, réveillée dans son linceul !

Mais vous m’apparaissez : et c’est toute l’aurore,
Mes cauchemars sont morts et je vous tends les bras !
Vous êtes la clarté du bien qui vient d’éclore,
Et le soleil humain qui me réchauffera !

Ah ! que la vie est loin ! ses dégoûts, ses outrages,
Devant cette bonté qui rayonne de vous,
Et comme vous donnez de force et de courage,
Avec votre regard si puissant et si doux !