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DONATELLO.

je me bornerai à citer deux ou trois des plus belles.

Le David (notez en passant comme tout cela se tient, comme ce choix de sujets répond bien à une tournure d’esprit, David, Judith, Saint Jean-Baptiste, comme cela n’est pas pris au hasard), le David en marbre du Musée national a été l’objet de critiques. Il est élégant et d’un arrangement recherché. Pour le bien apprécier, il me semble qu’il faudrait simplement le considérer comme un caprice chevaleresque. Il deviendrait alors pour nous ce qu’il est réellement, une jolie œuvre qu’on n’est surpris de trouver sans portée que parce que Donato nous habitue aux choses profondes. Mais le David de bronze est un des chefs-d’œuvre de l’art plastique. Les plus beaux Apollons antiques, même ceux des époques archaïques si triomphants dans la ferme plénitude de leur forme, ne sont pas plus parfaits de modelé que cette figure. Que dire du naturel de la pose, de la souplesse du mouvement, du goût nerveux et exquis régnant dans les détails, cette coiffure si heureuse, ces jambières, la mitre du Goliath, cette plinthe si parfaitement travaillée et qui rappelle l’apprentissage chez les orfèvres ? Enfin de l’expression de beauté calme, et un peu bestiale, si bien choisie ? Rien. Admirer en silence. C’est le mieux.

Il est curieux de comparer de telles créations avec les morceaux de pur réalisme qui se rencontrent parfois dans l’œuvre de Donatello. Prenons par exemple le fameux buste polychrome du Musée national à Florence, dit Buste de Niccolo da Uzzano. Il paraît que les dates ne