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DONATELLO.

ne pas tenir compte des influences humbles et puissantes, des préparations obscures qui entrent dans la composition d’un grand homme, puisqu’on n’a pas pu récuser absolument la théorie en ce qui concerne les criminels.

« Dès son enfance », écrit Vasari dans ces biographies si précieuses qui sont le pain et le vin de toute histoire des arts en Italie et qui offrent une pâture aussi vive à l’imagination qu’un appui solide à la critique, quelques erreurs de détails qu’elle se targue d’y écheniller, « dès son enfance, Donato fut accueilli dans la maison de Ruberto Martelli ; par ses bonnes qualités et son assiduité au travail, il mérita d’être aimé de lui et de toute sa noble famille. Dans sa jeunesse, il exécuta nombre de travaux, dont on ne fit pas grand cas, mais ce qui le fit connaître est une Annonciation en pierre de Macigno, qui fut placée dans l’église de Santa Croce, sur l’autel de la chapelle des Cavalcanti. Il y mit un ornement de grotesques composé d’entrelacs variés et dont le couronnement est en arc de cercle, et il y ajouta six petits enfants soutenant des guirlandes, qui paraissent avoir peur de tomber du haut et se tiennent embrassés pour se rassurer. Il montra surtout beaucoup d’art dans la figure de la Vierge qui, saisie de crainte à l’apparition imprévue de l’ange, ploie, timidement et avec douceur, son corps dans une respectueuse révérence, en se retournant avec une grâce extrême vers l’ange qui la salue ; on reconnaît sur son visage l’humilité et la reconnaissance que l’on témoigne à celui qui nous fait un don non attendu, et d’autant