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V


Faisons quelque halte dans l’hallucinante revue des œuvres. Étudions un peu le caractère de l’homme. Trouvons-y et une explication de ce qu’il crée, et une justification de l’idée que nous nous faisons de lui.

Donatello est avant tout un homme simple, un peu rude, mais très fin. Il est passionné, mais nullement violent. Son esprit, capable des plus sublimes inventions, des visions de beauté les plus neuves, des imaginations les plus pathétiques, a l’ingénuité d’une âme d’enfant. Plein de droiture et de la plus pure loyauté, il ne manque cependant point de malice : il saura au besoin mystifier fort proprement les gens, mais pour les bons motifs, et lorsqu’il se mêlera de satire, il y battra les plus redoutables. Nous avons vu quelle était la noble et vaste culture de son esprit, et comment ce Brunelleschi, d’une si redoutable trempe, d’un génie si rapide et si vaste, fait du bon et judicieux Donato son camarade de discussion préféré. « Par suite de leurs vertus réciproques, dit Vasari, leur affection devint telle qu’ils ne pouvaient plus vivre l’un sans l’autre. » Et encore : « Son esprit était continuellement occupé à imaginer et à inventer des choses ingénieuses et difficiles, et il ne put pas rencon-