Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/102

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que j'accorde nia main, au tzarévitch qu'un miracle a sauvé.


DMITRI.

Ne me donne pas ce tourment, charmante Marina ; ne me dis pas que ce n'est pas moi, mais mon rang que tu as choisi. Marina ! ah ! tu ne sais pas combien tu me déchires ainsi le cœur. Comment ! Si..., ô doute affreux ! Dismoi : si l'aveugle destin ne m'avait pas donné du sang de tzar, si je n'étais pas le fils d'Ivan, si je n'étais pas cet adolescent dès longtemps oublié du monde.... tu ne m'aurais donc pas aimé ?

MARINA.

Dmitri, vous ne pouvez pas être un autre que vous-même. Je ne puis pas aimer un autre que vous.

DMITRI.

Eh bien, non, c'est assez. Je ne veux point partager avec un mort l'amante qui lui appartient. Assez feindre ainsi. Je te dirai toute la vérité. Écoute : Ton Dmitri est mort depuis longtemps, mort, enterré, et il ne ressuscitera point. Et veux-tu savoir qui je suis ? Eh bien,