Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/105

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peuples, tu aurais dû te montrer digne de la réussite, et consolider ton hardi mensonge par un secret obstiné, profond, éternel. Puis-je, dis-le-moi toi-même, me livrer à toi ? Puis-je, oubliant ma race et la pudeur, unir ma destinée à la tienne, quand toi-même tu dévoiles ta honte avec tant de naïveté et d'étourderie ?... C'est par amour qu'il a délié sa langue avec moi !... Mais je m'étonne que tu ne te sois pas révélé devant mon père par amitié, ou devant le roi par excès de joie, on devant le seigneur Vichnévetski par loyauté de fidèle serviteur.


DMITRI.

Je te jure que toi seule as pu forcer cet aveu à jaillir de mon cœur. Je te jure que jamais, nulle part, ni aux festins, tenant en main la folle coupe, ni dans les intimes épanchements de l'amitié, ni sous le couteau, ni dans les tourments du supplice, ma langue ne laissera plus échapper ce formidable secret.

MARINA.

Il jure !... donc je dois croire.... Oh ! oui, je te crois. Mais, permets-moi de te le demander, par quoi jures-tu ? Est-ce par le saint nom de