Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/107

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Et peut-être tu regretteras trop tard le sort que tu viens de repousser.


MARINA.

Mais si je dévoile dès à présent devant tout le monde ton insolente supercherie ?...

DMITRI.

Crois-tu donc que je te craigne ? Crois-tu que l'on prêtera plus de croyance à une fille polonaise qu'au tzarévitch de Russie ? Mais sache que ni le roi, ni le pape, ni tous ces grands seigneurs ne s'inquiètent nullement de la vérité de mes paroles. Que je sois Dmitri ou non, que leur importe ? Je leur suis un prétexte de trouble et de guerre ; c'est tout ce qu'ils demandent. Et crois-moi : on saura te faire taire, rebelle. Adieu. (// veut s'éloigner.)

MARINA.

Arrêtez, tzarévitch. J'entends enfin la parole, non d'un adolescent, mais d'un homme. Elle me réconcilie avec vous, prince. J'oublie votre transport insensé ; je ne vois plus que Dmitri devant moi. Mais écoutez : il est temps ; réveillez-vous ; n'hésitez plus ; hâtez-vous de mener votre armée contre Moscou. Entrez au