Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/146

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mais si un autre, plus légitime encore, est vivant ?...


BASMANOFF.

Écoute, Pouchkine, ne me dis pas des choses vides de sens. Je sais fort bien qui il est.

POUCHKINE.

La Russie et la Pologne l'ont reconnu pour Dmitri. Du reste, je n'insiste pas. C'est peutêtre le véritable Dmitri, c'est peut-être un imposteur ; mais je sais que tôt ou tard le fils de Boris devra lui céder Moscou.

BASMANOFF.

Le jeune tzar ne descendra pas du trône aussi longtemps que je le protégerai. Nous avons assez de régiments, grâce à Dieu ; la victoire relèvera leur courage. Et vous, qui euverrez-vous contre moi ? votre Cosaque Karéla, ou bien ce Mnichek ? Et puis, combien êtes-vous, tout compté ?... à peine huit mille ?

POUCHKINE.

Tu te trompes, nous ne sommes pas même aussi nombreux. J'en conviens moi-même, notre armée ne vaut rien : les Cosaques ne font