Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Albert

Hors d’ici, chien. (Salomon se sauve.) Voilà où m’a conduit l’avarice de mon père ! Voilà ce qu’un juif m’ose proposer ! — Donne-moi un verre de vin ; je tremble de la tête aux pieds… Johann, l’argent m’est pourtant nécessaire. Rattrape ce maudit juif, et prends-lui ses ducats. Apporte-moi une écritoire ; je donnerai ma signature au coquin. Mais n’introduis pas ici ce Judas… Non, reste… ses ducats pueraient la trahison comme les trente oboles de son ancêtre. — Je t’ai demandé du vin.

Johann

Il n’en reste plus une goutte.

Albert

Et ce vin que Raymond m’avait envoyé d’Espagne en cadeau ?

Johann

J’ai porté hier la dernière bouteille au maréchal ferrant malade.

Albert

Oui, je m’en souviens. Eh bien ! donne-