Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je pleurerai ; si tu ne le permets pas, je te promets de ne pas te dépiter par une seule larme.

Le kniaz, à part
Pourquoi hésiterais-je ? Le plus vite est le mieux. (Haut.) Ah ! ma chère âme, tu sais bien qu'il n'y a pas sur la terre de félicité constante. Ni la noblesse, ni la beauté, ni la force, ni la richesse, rien ne peut éviter le malheur ici-bas. Et nous... n'est-ce pas, ma colombe ? nous avons été heureux. Moi, du moins, j'ai été heureux par ton amour, et, quoi qu'il m'arrive, où que je sois dans l'avenir, je me souviendrai toujours de toi, ma bien-aimée. Rien au monde ne saurait remplacer ce que j'aurai perdu.
La fille
Je ne comprends pas encore tes paroles, et je suis toute glacée... Un malheur nous menace ; la séparation peut-être ?
Le kniaz
Tu l'as dit ; nous devons nous séparer.
La fille
Qui nous séparera ? Ne suis-je pas la maîtresse de te suivre partout ? Je m'habillerai en garçon,