Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/43

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On m'avait envoyé jusqu'à Ouglitch pour y remplir une fonction monastique. J'y arrivai la nuit. De grand matin, à l'heure de la messe, j'entends tout à coup des cloches. C'était le tocsin qu'on sonnait. Un bruit s'élève, des cris. On court à la maison de la tzarine. J'y cours aussi, et j'y trouve tous les habitants de la ville, je regarde. Le tzarévitch égorgé est étendu par terre. Sa mère évanouie près de lui. Sa nourrice sanglote avec désespoir, tandis que le peuple furieux traîne l'impie traîtresse, sa gouvernante. Tout à coup, dans la foule féroce et pâle de fureur, apparaît le Judas Bitiagofski. «Yoici, voici le scélérat !» fut le cri général. Et, en un instant, il n'était plus. Alors le peuple se mit à poursuivre les trois assassins, qui s'étaient enfuis et cachés. On les saisit, et on les amena devant le cadavre encore chaud du royal enfant. Et, miracle ! le corps se mit à frémir. « Avouez ! » hurla le peuple ; et, pleins de terreur, sous la hache, les scélérats avouèrent, et nommèrent Boris.

GRÉGOIRE.

Quel âge avait le tzarévitch assassiné ?


PIMÈ