Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un brigand ? Le fait est qu'aujourd'hui les honnêtes gens eux-mêmes ne peuvent plus passer. Mais que gagneront-ils à cela ? Rien du tout, pas seulement un diable chauve. Comme s'il n'y avait, pour aller en Lithuanie, d'autre chemin que la grande route ? D'ici, par exemple, tu n'as qu'à prendre à gauche, et suivre le sentier de la forêt jusqu'à la chapelle qui est sur le ruisseau ; puis, traverse le marais tout droit jusqu'à Klopino, et là, le premier garçon venu te mènera aux montagnes de Louïeff. Ces gardiens ne seront bons qu'à faire des niches à tous les passants et à nous piller, nous autres pauvres gens du pays. Qu'est-ce ? (On entend du bruit.) Ah ! ce sont eux, les maudits ; ils viennent faire leur ronde.


GRÉGOIRE.

Hôtesse, n'as-tu pas un autre coin dans ton auberge ?

L'hôtesse.

Hélas ! non, mon père. Je ne manquerais pas de m'y cacher moi-même. Ce n'est que pour le semblant qu'ils font cette ronde ; mais il faut leur donner de l'eau-de-vie, et du pain, et je ne