Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/251

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IV


C’était l’heure où, poussant devant lui l’attelage,
Le laboureur regagne en chantant la maison ;
Où, voyant fuir le jour, pour rentrer au village,
La fillette se hâte en rasant le buisson.
Chaque arbre semble avoir une chanson à dire ;
La terre et l’infini soupirent vaguement ;
Et l’univers entier vibre comme une lyre,
Quand l’étoile du soir paraît au firmament.

Telle que l’on entend la nourrice fidèle,
Après avoir donné le lait de sa mamelle,
Par quelque chant mourant bercer son nourrisson ;
Telle, après nous avoir nourri comme une mère,
Lorsque tombe la nuit, on entend cette terre
Chanter pour nous bercer une vague chanson.
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Justement, ce soir-là, notre amoureux jeune homme
Revenait d’hériter d’une assez lourde somme
Quoique riche, ma foi, c’était encor cela.
Il avait tant pressé, tant pressé le notaire,
Qu’il avait promptement terminé cette affaire