LES FAIXTES DU MONDE 69
nombre de dictons et de sentences que nous retrouvons ailleurs. Nous nous sommes bornés à faire un très petit nombre de rapprochements. Il eût été facile, mais sans grande utilité, de multiplier les renvois. Quant à la facture du poème, elle rappelle celle de ces dits de Chasciin dont on peut citer divers exemples ’. Dans les strophes 4-13 nous trouvons l’antithèse entre « l’un » et « l’autre ». A partir de la strophe 16 jusqu’à la fin, l’auteur se sert du mot « tel », si concis et si fréquemment employé dans les dictons. Une énumération du même genre que nous trouvons dans le Livre de bonne grâce de Jacques d’Adonville ’^ peut être considérée comme une imitation des vers de Guillaume Alexis. La forme des huitains du moine de Lire n’est pas ordinaire, et l’on a déjà vu que Pierre Fabri la citait comme exceptionnelle. Dans les strophes de huit vers, au xv« et au xvi* siècle, les rimes sont ordinairement disposées de la façon suivante : ab abbc bc ; on trouve aussi : ab aa bb ce. Guillaume Alexis adopte le type abab acac. Ce type ne paraît pas avoir été reproduit par d’autres poètes
Il nous reste à décrire les manuscrits et les imprimés qui nous ont conservé le texte des Faintes. Nous avons suivi le ms. A qui est excellent. Le ms. C, qui est copié sur les imprimés, et les vingt-trois éditions mentionnées ci-après donnent un texte remanié ; nous avons relevé les variantes de ce ms. C et d’une demi-douzaine d’éditions. On trouvera peut-être que nous avons donné trop de variantes ; il n’y eût eu, en tout cas, aucun profit à en relever un plus grand nombre. . Voy. Montaiglon, Recueil de Poésies françaises, I, p. 223 ; II, p. 44 ; X, pp. i32 (cf. Cat. Rothschild, I, n" Syo), i56. . Ibid., XIII, p. 1 19.
. On peut encore relever une particularité dans la versification d’Alexis, c’est qu’il omet parfois de compter Ve muet dans la mesure du vers (v. 67, 68, 213,264, 3i3, 316,423,620,787,826,867}.
